Trois ex-cadres d’Ubisoft, Tommy François, Serge Hascoët et Guillaume Patrux vont comparaître en justice. Le procès doit se tenir en mars 2025 prochain pour harcèlement moral et sexuel.

Replaçons le contexte : fin juin 2020, Ubisoft se prend une volée d’accusations sur Twitter. Celles-ci font état de harcèlement et d’agressions sexuelles par de hauts responsables. Le 1er Juillet 2020, le journal Libération publie une enquête sur le studio en réaction et les révélations sont désastreuses. L’article fait état d’un système créé au sein du pôle éditorial permettant à certains cadres de pratiquer du harcèlement moral et sexuel. Un « Boys Club » articulé autour d’un des vice-présidents, Tommy François qui protège Serge Hascoët, gourou créatif du studio. Embrasser de force une employée tenue par des collègues, lancer des films pornographiques, siffler des collègues font partie des actes pratiqués régulièrement par le duo, protégés par « un mur de RH » qui relativisaient les faits (Cécile Cornet, la directrice, étouffait les plaintes pour les protéger) ainsi que par leur importance au sein du studio.

Serge Hascoët démissionne alors le 12 juillet 2020. Des plaintes suivent à l’été 2021 de la part du syndicat Solidaires Informatique et de deux victimes. Le parquet de Bobigny ouvre alors une procédure et la P.J de Paris (Brigade de répression de la délinquance contre la personne) lance une enquête approfondie. Au total c’est une cinquantaine d’employés et d’ex-employés qui témoignent sur un an. Conséquence : cinq cadres d’Ubisoft finissent en garde à vue les 3 et 4 Octobre 2023. Cependant, seuls les trois cités en début de cette brève doivent comparaître en justice. Une audience se tient alors début février afin de statuer sur la date de début du procès. Celle-ci est tombée : il est programmé pour mars 2025. Tommy François et Serge Hascoët doivent dépondre des faits de harcèlement et d’agression sexuelle. Guillaume Patrux comparaît quant à lui pour harcèlement moral en raison de « mails incendiaires ».

Sale temps donc pour Ubisoft. Après un mouvement de grève mercredi dernier qui a mobilité 700 salarié(e), la nouvelle du procès des trois ex-cadres rajoute une nouvelle tâche sur l’édifice. Reste maintenant à savoir quel sera le verdict de ce dernier et quel impact il aura sur l’entreprise. Réponse pas avant 2025 au plus tôt.