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Whisker Waters est un RPG développé par Underbite Games et édité par Merge Games / Maximum Entertainment. Il a fait sa grande apparition le 25 avril 2024 sur PS4, PS5, Nintendo Switch, Xbox One, Xbox Series et PC. Le jeu s’annonce comme un RPG d’aventure « alliant la fantasy humoristique et l’art de la pêche ». La pêche de loisir ou sportive en France est avant tout une histoire de famille, ce sont souvent les parents et les grands-parents qui initient. Dans la grande enquête réalisée par le GIFAP, on apprend ainsi que les adeptes pratiquent pour trois raisons : « par plaisir, par passion », « pour être au contact de la nature » et « pour s’évader ». Whisker Waters fait partie de ces jeux où il n’est pas question de combats acharnés et d’une expérience de mort à chaque détour d’un couloir. Il s’agit davantage d’une grande évasion sur fond de relaxation et de découverte de poissons atypiques !

Pour ce test, nous avons utilisé la version Steam, le tout avec une manette Xbox. Effectivement, jeu se prête au recours d’une manette pour une plus grande immersion.

La pêche pour nouer du lien !

Whisker Waters nous invite dans un monde anthropomorphique. Tout commence dans l’univers des chats. Le joueur incarne une petit boule de poils dont il choisit l’apparence et en route vers l’aventure ! Au sein de cette histoire, c’est d’ailleurs le grand-père qui transmet ses connaissances de la pêche à notre avatar. Dans ce monde en apparence calme et agréable, il s’avère que tout ne va pas si bien. Au fur et à mesure que le joueur progresse, il découvre que le contact avec les autres régions et leurs peuples a été perdu. En effet, les ours et les oiseaux sont d’autres habitants de ce monde et une certaine défiance s’est installée. En véritable petit ambassadeur de la race féline, vous prêtez main-forte et réinstaurez la confiance entre tous. Pour couronner le tout, la légende bien réelle des Gardiens ponctuera ici et là votre périple.

La plupart des personnages sont issus de la vie civile. Ce sont des habitants, des commerçants, des artisans, pêcheurs et des politiciens. Ainsi, vous ferez la connaissance du maire de la ville marécageuse des chats et du ministre de la Baie des pêcheurs. En s’adressant aux PNJ, les effets sonores sont adorables et confèrent un aspect mignon au jeu. Les personnages ne se démarquent pas spécialement, même si certains sont facilement reconnaissables. La raison est plutôt simple, la majorité n’est là que pour faire progresser l’histoire et vous donner des quêtes. C’est un choix discutable qui s’explique cependant par la volonté de faire de la pêche l’élément central de l’expérience.

Plutôt écaille de tortue ou matou tabby ?

La personnalisation de l’avatar est assez satisfaisante. Sans être aussi complexe que certains RPG, celle de Whisker Waters propose néanmoins une gamme de pelages variés. Tous les amoureux des chats y trouveront auront un petit sourire béat en contemplant toutes les robes disponibles. Mais ce n’est pas tout, puisqu’il est également possible de modifier la morphologie de la tête, notamment au niveau des oreilles, du museau, des joues et des yeux. Petit détail sympathique d’ailleurs, il y a une option pour les pupilles. Vous pouvez choisir, si vous êtes plus pupilles étroites et verticales, typiquement félines ou plutôt dilatées, version quart d’heure de folie.

Comme notre chat est civilisé, il ne se balade pas « à poils » ! Il peut ainsi se vêtir d’un couvre-chef et de différents éléments vestimentaires. Au fil de l’aventure, les objets de personnalisation s’étoffent un peu. À tout moment, vous pouvez vous rendre chez un coiffeur pour modifier votre apparence physique. Des marchands spécialisés sont tout autant disséminés dans chaque région et vendent des chapeaux et autres réjouissances. Il ne tient qu’à vous de fouiner et changer d’allure selon vos envies. Il y aurait pu avoir un peu plus d’options à ce sujet, mais dans l’ensemble, c’est déjà particulièrement satisfaisant.

Du pêcheur amateur au pêcheur aguerri !

Qu’il s’agisse d’accomplir des quêtes, se faire de l’argent ou faire progresser l’histoire, la pêche est le nerf de la guerre. Les RPG font habituellement de la pêche un élément secondaire parmi tant d’autres, une sorte de petit plus pour prolonger les activités annexes. Whisker Waters fonctionne dans le sens inverse. La pêche devient l’unique gameplay. Si vous n’aimez pas, inutile de dire qu’il vaut mieux passer votre chemin. Le jeu met en avant trois méthodes de pêche différentes : la pêche au coup, la pêche au leurre et enfin la pêche à la mouche.

La pêche au coup, dite classique avec un bouchon et un appât, est la première qui se présente à vous. En explorant les régions, vous pourrez récupérer des insectes et même les attraper avec votre boule collante, et ce, pour toutes les petites bêtes volantes. Dans un premier temps, lorsque vous avez lancé votre appât, il suffira d’attirer le poisson qui vous intéresse. Pour ce faire, rien de plus simple, des flèches vertes apparaissent. En appuyant dessus rapidement, le poisson va finir charmé. Lorsqu’il l’est totalement, il mord à l’hameçon et le bouchon coule. Commence alors la phase deux, celle des mini-jeux.

Petit poisson, grands réflexes !

Whisker Waters propose de multiples mini-jeux qui entrecoupent la remontée du poisson. En les réussissant, le poisson perd de l’endurance et se rapproche petit à petit du bord. Pour autant, il ne faut pas non plus négliger le curseur, il doit toujours rester dans la zone verte. Les mini-jeux reposent sur l’observation, l’agilité, la rapidité et la patience. Il m’a fallu du temps pour comprendre certains d’entre eux, en dépit des indications de fonctionnement (pas toujours très claires cependant).

En changeant de région, vous obtenez de nouvelles cannes et donc des méthodes de pêche inédites. La pêche aux leurres introduit par exemple l’artisanat et séduit d’autres types de poissons. En effet, pour attirer l’attention de la poiscaille, il vous faudra dans ce cas présent faire bouger le leurre et mouliner. À chaque coup de moulinet, le curseur devra se placer dans la zone verte. S’il atteint la rouge, le poisson finira par se désintéresser. Encore une fois, il faudra gagner vos mini-jeux pour parvenir à vos fins.

Enfin, la pêche à la mouche est la dernière pratique à être déverrouillée. Et c’est sans doute la plus technique. Vous avez trois lancers pour capter l’attention des vedettes écailleuses. Vous devez anticiper les mouvements de votre proie pour lancer juste devant elle. Si par malheur, vous lancez dessus, vous risquez de faire fuir votre poisson. Autre difficulté, lorsqu’il y a un banc serré, vous aurez tendance à attirer tout le monde et louper celui que vous voulez absolument. La caméra ne vous aide pas toujours. En effet, elle devient même parfois un facteur de difficulté dont on se serait passé, en tournant dans tous les sens avant votre lancer. Parfois, elle empêche également une bonne vision de la zone de pêche et rend le poisson à récupérer plus sportif !

De l’exploration au poisson !

Il existe 46 variétés de poissons à attraper. Une partie est liée à l’histoire et s’avère donc immanquable. Mais l’autre nécessitera que vous arpentiez le semi open world. Whisker Waters ne dispose pas d’un monde ouvert intégral, ce sont plutôt plusieurs zones à traverser. Chacune a son lot de ressources : métaux, appâts, bois… Le jeu est soumis au cycle jour/nuit en prenant en compte également le lever du soleil et son coucher. Les feux de camp vous permettent d’accélérer le temps. Un poisson n’a pas seulement une préférence de repas. Il faut aussi tenir compte du moment de la journée et de l’environnement. Un poisson-nuit n’aura pas les mêmes envies qu’un Pierre-Soleil. Capturer pour la première fois une nouvelle espèce permet d’enrichir le journal et y découvrir toutes les informations importantes.

Les poissons possèdent aussi des niveaux. Cela signifie qu’une canne à pêche faible rendra la saisie quasi impossible. Il faut donc songer à augmenter les attributs des différentes parties de la canne. De ce fait, les statistiques suivantes augmenteront : endurance, inclinaison, distance, prise, moulinage, efficacité, lancer et frayeur. Selon l’animal aquatique visé, les pièces de la canne peuvent être changées. Fait important et pas des moindres, tous les poissons attrapés peuvent pourrir. Vous devez donc faire attention aux jours de fraîcheur indiqués. Au-delà, il ne sera plus possible de les vendre et il ne restera plus qu’un squelette !

Il faut avoir le coup de patte !

En plus des quêtes et de la pêche, Whisker Waters inclut également quelques combats contre la faune modifiée. Des plantes carnivores, des champignons et des créatures aux grandes dents vont vous attaquer. Le système de combat n’est pas le point fort du jeu. En effet, la caméra folle rendra tout complexe. De plus, vous ne possédez initialement qu’une lance (puis des bombes) et un seul coup ennemi vous met KO. À votre réveil, le cycle jour/nuit aura évolué et la durabilité de vos poissons avec ! Les combats vous garantissent de récupérer des matériaux pour l’artisanat, pour les quêtes ou simplement pour la vente !

Les quêtes tournent essentiellement autour des matériaux à récupérer et des poissons à capturer et acheminer. Il ne faut pas s’attendre à une envolée littéraire. Mais ce n’est pas le but recherché. Quelques joueurs pourraient dès lors s’ennuyer s’ils ne sont pas en recherche de collectionnite. Le jeu ne vous prendra pas par la main. C’est pourquoi la résolution de certaines quêtes peut demander du temps. Ici, pas d’indications sur la carte et pas de zones délimitées. À vous de vous débrouiller ! Quelques bugs de traduction et de disparition de poissons de l’inventaire demeurent ainsi qu’une baisse de framerate aléatoire. Pour autant, dans son ensemble, le jeu est plutôt stable.

Whisker Waters expose des environnements plutôt diversifiés avec des graphismes 3D mignons bien qu’un peu vieillots. Les musiques ne sont pas déplaisantes, même si un peu sommaires et peu variées. Mention spéciale au village des oiseaux à l’inspiration très asiatique !

Whisker Waters est un petit RPG axé intégralement sur la pêche. Si vous êtes en recherche de combats complexes et intenses, passez votre chemin. Si vous êtes un accro de la pêche virtuelle et fantaisiste, ce jeu est pour vous. Whisker Waters est un jeu relaxant où l’on arpente les cours d’eau sans prise de tête. En prenant le temps de tout faire, la durée de jeu avoisine la vingtaine d’heures. Cet indépendant n’est pas parfait mais il nous rappelle que le jeu vidéo n’est pas seulement une histoire de performances et de compétition !