Morgan Freeman, Yen Sid, Kain, Super Baloo, et bien d’autres encore au cinéma, à la télé et même dans le jeu vidéo. L’immense comédien Benoît Allemane s’est éteint hier.

S’il est bien une voix française que l’on reconnaîtrait entre toutes, c’est bien celle de Benoit Allemane. Peut-être que son prénom vous est inconnu. Mais écoutez sa voix et fatalement une floppée de souvenirs remontera. Son timbre reconnaissable entre tous englobe une immense variété de rôles. Il touche au cinéma, à la télé, au jeu vidéo et même à la scène YouTube. On le connaît comme étant tout d’abord la doublure emblématique de l’acteur Morgan Freeman. Il lui donne en effet le ton depuis les années 90. Il rencontrera d’ailleurs ce dernier à l’occasion du dernier Festival de Monte-Carlo. Son palmarès comprend aussi James Earl Jones ainsi que l’acteur Brian Cox.

Côté animation, il est la voix de Charlie le Coq, un des Looney Tunes les plus célèbres. Il interprètera aussi deux personnages de Disney des plus célèbres. D’un côté Zeus de Hercule, de l’autre Baloo de Super Baloo. Benoît Allemane fut également prolifique dans le domaine du jeu vidéo. Il débute en tant que narrateur de certains des livres que l’on peut trouver dans la trilogie originale d’Alone in the Dark. Viennent ensuite Yen Sid dans Kingdom Hearts et Epic Mickey, Sovereign dans Mass Effect premier du nom ou encore Alexandros Mograine dans World of Warcraft. Il est aussi Juhani Otso Berg dans la saga Assassin’s Creed.

Mais les joueurs le retiendront sans doute dans le rôle de Kain de la saga Legacy of Kain (Blood Omen excepté). Il y donne ainsi la réplique à Bernard Lanneau qui campe Raziel. Leur performance tout au long de la saga est d’ailleurs considérée depuis toujours comme l’une des meilleures jamais réalisées pour la VF d’un jeu. Il se prêtera également au jeu des webséries en incarnant Jean-Louis la chaussette pour deux des épisodes du Joueur du Grenier (Home Alone et les jeux en FMV). Il est également la voix-off de l’épisode 36 de What the Cut d’Antoine Daniel ainsi que du fameux SaturdayMan.

Né le 28 décembre 1942 à Clermont-Ferrand, Benoît Allemane entame une formation théâtrale classique. Shakespeare, Dostoïevsky, Vian ou encore Giraudoux seront les premiers auteurs qu’il croisera sur les planches. Il entame par la suite une carrière dans le doublage où sa voix unique en son genre lui permet d’embrasser un vaste panorama de rôles. grand amateur de littérature japonaise il traduit sur les planches Dans le fourré de Ryūnosuke Akutagawa et Les Belles Endormies de Yasunari Kawabata.

Titan du monde des acteurs de doublage, Benoît Allemane reste connu également pour sa gentillesse, son humilité et sa bonhomie naturelle. Sa voix aura bercé des générations de cinéphiles, amateurs de séries TV, joueurs de jeux vidéo. Décédé hier, ce sont ses amis qui annoncent la triste nouvelle sur Facebook, dont le grand Richard Darbois. Sa disparition prive ainsi notre monde d’une voix exceptionnelle et d’une grande âme. Mais ce n’est pas demain que nous l’oublierons pour autant. Repose en paix et merci pour tout Benoît. Que ta voix continue à enchanter des générations là où ta bonne étoile t’emmènera.