
Le shadowdrop, dans le monde du jeu vidéo, représente une sortie surprise. Très récemment, la sortie de The Elder Scrolls IV : Oblivion Remastered illustre parfaitement la pratique. Et si la majorité des joueurs se réjouit de cette sortie inattendue, les indépendants, eux, s’inquiètent. En effet, leurs jeux n’ont pas la même envergure et couverture médiatique que les AAA. Alors quand il y a une licence très populaire qui bouscule le calendrier, les indépendants paient les pots cassés. Jonas Antonsson de Raw Fury a ainsi expliqué à IGN les conséquences du shadowdrop.
Le 22 avril dernier, Bethesda annonçait et confirmait la présence de The Elder Scrolls IV : Oblivion Remastered. Plus encore, le studio annonçait le jeu disponible dès à présent. Il faut dire que le jeu avait fuité et que les réseaux avaient vite sauté sur l’occasion pour partager massivement. Ce remaster d’Oblivion arrive donc à point nommé. Encore plus si l’on considère également que The Elder Scrolls Online fête actuellement son 10ème anniversaire. Une période donc plus pertinente et cohérente que lors de l’Xbox Developer Direct de janvier. D’autant que Bethesda n’est pas à son premier coup d’essai pour ce qui est du Shadowdrop. Hi-Fi Rush de Tango Gameworks a ainsi connu le même sort. Seulement, il s’agissait d’une petite production. Dans le cas d’Oblivion, il se trouve que la licence a une forte popularité et cet épisode également.
Dans l’ombre des AAA
D’un côté le shadowdrop fait le bonheur des joueurs en contrebalançant les leaks et l’absence de surprise. De l’autre, cela représente un vrai coup de frein pour les indépendants. Dans la même période, en face du remaster d’Oblivion, il y a Clair Obscur : Expedition 33. Les deux jeux étant en plus disponibles dès leur sortie dans le Game Pass ! Mais, rassurons-nous, le RPG français s’en sort pour sa part très bien et ne semble pas souffrir plus que ça de cette concurrence. Mais, on ne peut pas en dire autant pour les autres jeux plus modestes.
Ainsi, Jonas Antonsson, cofondateur de l’éditeur suédois Raw Fury, explique que ces sorties de mastodontes du jeu vidéo écrasent les petites productions. En soi, on pourrait se dire « c’est le jeu ma pauvre lucette » sauf que les indépendants planifient soigneusement leurs sorties pour éviter de tomber contre des AAA populaires et ne pas finir dans leur sillage. Post Trauma, développé par Red Soul Games et édité par Raw Fury, en a fait les frais. Le jeu d’horreur a choisi le 22 avril comme jour de lancement. Certes, les jeux ne font pas partie des mêmes genres. Mais, le remaster d’Oblivion capte toute l’attention et réduit les chances pour les petits jeux d’obtenir une couverture médiatique. Dans certains cas aussi, cela fait aussi des ventes en moins.
J’ai adoré et j’adore toujours autant Oblivion. Je suis personnellement ravi de le voir revenir et qu’il soit découvert par une toute nouvelle génération de joueurs. […] Mais du point de vue des studios indépendants et des éditeurs indépendants, c’est là le problème de ces shadowdrops massifs. Tout est plus ou moins occulté. Nous n’avons ni l’argent ni la force de frappe nécessaires, alors on planifie tout soigneusement. Y compris la date de sortie, en fonction des autres sorties, etc., pour maximiser nos chances d’attirer l’attention. […] J’adore le jeu qui est sorti, mais je ressens de la douleur pour notre équipe et surtout pour le développeur avec qui nous avons travaillé pendant des années, qui a mis tout son cœur et toute son âme dans son jeu.
Dans ce contexte, on comprend mieux le tweet ironique de Raw Fury le 22 avril !