
La co-fondateurce de la Xbox Team Laura Fryer dresse un constat pessimiste de la situation actuelle de la Xbox ! Selon elle, la division jeu de Microsoft s’apprête à prendre la porte de sortie du secteur hardware.
Voilà qui nous rappelle bien des souvenirs. Souvenez-vous, cela se déroule en 2001. Le 23 janvier, le journal japonais Nihon Keizai Shinbun annonce un coup de tonnerre dans le monde du jeu vidéo. SEGA vient en effet d’annoncer la fin de la production de la Dreamcast. Le 31 du même mois, l’information est confirmée et SEGA s’engage sur la voie de « l’agnostisme » en devenant développeur tiers pour de multiple plates-formes. Cette nouvelle marque le retrait définitif de SEGA du secteur hardware qui paye les lourds échecs de la Saturn et de la Dreamcast. Elle laisse ainsi Sony triompher et Nintendo continuer le combat. Le grand rival de Mario rend les armes au champ d’honneur suite à des décisions stratégiques absolument désastreuses. Et si Sonic a repris des couleurs depuis, SEGA n’a jamais retenté l’aventure console. Une ère venait de prendre fin.
Allons-nous revivre la même chose avec Xbox? C’est en tout cas ce que Laura Fryer semble croire. L’ancienne co-fondatrice de la Xbox Team dresse un bilan des plus pessimiste de la marque à un an de ses 25 ans. Celle-ci ne travaille plus pour Xbox mais continue à scruter les activités de l’entreprise. C’est sur sa chaîne YouTube qu’elle s’exprime notamment dans une vidéo revenant sur la dernière console portable à venir, la ROG Xbox Ally. Une console portable réalisée en partenariat avec Asus et dont la sortie doit se faire en fin d’année. Fryer note que la console n’aura aucun jeu exclusif et que le partenariat effectué avec Microsoft reflète un avenir plutôt sombre pour ses consoles. Et elle ne mâche pas ses mots pour l’exprimer :
En tant que membre fondateur de l’équipe Xbox, je ne suis évidemment pas satisfaite de la situation actuelle. Je n’aime pas voir toute les valeurs que j’ai contribué à créer s’éroder lentement. Je suis triste parce que, de mon point de vue, il semble que Xbox ne veuille plus – ou ne puisse littéralement plus – livrer de matériel. Ce partenariat est donc un moyen de se retirer lentement de l’activité matérielle. Personnellement, je pense que la Xbox est morte.
Elle souligne le succès de remasters de classiques du jeu vidéo comme Oblivion ainsi que les ressources que fournissent le Game Pass. Mais selon elle, cela ne suffit pas à assurer les ventes au niveau hardware. D’autant plus si, toujours selon elle, Xbox reste incapable de produire de nouveaux hits. Mike Ybarra, ancien vice-président des divisions Xbox Live et Game Pass, partage également l’avis de Laura Fryer mais nuance quelque peu la rudesse de ses propos :
Ils doivent comprendre ce qui doit changer, et vite. Je suis un grand fan et je serai toujours de l’équipe verte… Choisissez votre voie et restez-y… Pour moi, c’est simple, Xbox doit s’efforcer d’être le plus grand éditeur de contenu de divertissement au monde. Débarrassez-vous de tout le reste et concentrez-vous. N’ayez pas peur de dire ce que vous êtes. Adoptez la voie… Rester à cheval sur la clôture n’est pas un plan gagnant.
Pour Ybarra, la solution idéale se résume donc à imiter SEGA : sortir du monde des consoles, et foncer tout schuss sur l’édition de jeux. Certes un rapport récent fait état de possibilités de licenciement au sein de la division jeu de Microsoft. Une décision que Phil Spencer souhaite se voir accomplir pour garantir la rentabilité du secteur. Cependant le dernier rapport en date de Microsoft fait état d’un revenu net de 70,1 milliards de dollar et d’un profit net de 25,8 milliards de dollars. A voir donc ce qui se décidera.
La fin d’une autre ère, donc? Rien n’est sûr ! Après tout, tout cela relève de la spéculation. Fruer et Ybarra sont certes des sources crédibles et dont l’analyse reste intéressante. Mais il est toutefois encore trop tôt pour tirer le rideau sur les consoles Xbox. Si cela devait se produire, le jeu vidéo ne compterait donc plus que deux challengers : Nintendo et Sony. Or on le sait, les deux constructeurs ont une politique radicalement différente en matière de jeu. Le potentiel retrait de Xbox marquerait-elle donc la fin de la guerre des consoles? Tout reste à voir. L’avenir seul nous le dira. Wait and see, donc.