En prévision de l’instauration d’une loi Californienne, la plate-forme Steam joue la carte de la transparence envers ses clients. Désormais, on vous avertit que vous n’achetez pas un jeu mais une licence d’exploitation.

C’est un débat qui certes n’est pas très vocal mais qui n’en demeure pas moins important. La question est simple : achetons-nous un jeu ou une licence? Est-ce que l’on possède réellement le jeu que l’on achète sur Steam, l’Epic Games Store et autres plates-formes numériques? La réponse est évidement non. Et constitue un des points de conflits qui agite le monde des plates-formes numériques depuis toujours. Sauf que cette information n’était jusqu’à présent pas explicitement indiquée. Ce qui pousse les acheteurs à croire qu’ils possèdent effectivement le jeu qu’ils achètent. C’est afin de clarifier définitivement les choses que Gavin Newson, gouverneur de Californie, vient de signer une loi de transparence : désormais les plates-formes numériques doivent indiquer que leurs clients n’achètent qu’une licence d’utilisation et non le produit en soit.

Cette loi dite AB 2436 est une loi de protection du consommateur contre les fausses informations. Plus clairement, elle interdit aux sites d’utiliser tout terme laissant sous-entendre qu’un utilisateur devient pleinement propriétaire d’un bien numérique. Toute plate-formes qui ne se met pas à la page se rend coupable de publicité mensongère et recevra une sanction. La loi répond à la colère de plusieurs consommateurs face à la disparition de certains titres suite aux fermetures de serveurs. Elle clarifie enfin un point de conflit qui fait débat depuis l’émergence des plates-formes numériques.

En bon élève, Steam a immédiatement intégré ces nouvelles dispositions sur sa plate-forme. Désormais, tout achat de jeu vous prévient que vous achetez une licence d’exploitation et non le jeu en lui-même. Cet avertissement est visible dans plusieurs régions à travers le monde, France y compris, et ce en début du fait que la loi est originaire de Californie. Jacqui Irwin, auteur du projet de loi s’exprime à ce sujet :

Alors que les détaillants continuent à se détourner de la vente de supports physiques, la nécessité de protéger les consommateurs lors de l’achat de supports numériques est devenue de plus en plus importante », a déclaré Jacqui Irwin, membre de l’Assemblée de Californie et auteur du projet de loi, dans un communiqué publié le mois dernier. Je remercie le gouverneur d’avoir signé l’AB 2426, afin que la publicité mensongère et trompeuse des vendeurs de médias numériques qui affirment à tort aux consommateurs qu’ils sont propriétaires de leurs achats appartienne désormais au passé.

On notera qu’il existe certaines plates-formes de jeu qui vous rendent pleinement propriétaire des titres que vous prenez dessus comme Desura ou Humble Bundle ! L’exemple le plus connu reste sans doute la plate-forme GoG de CD Projekt qui vous permet de jouir de façon totalement libre des jeux que vous achetez. Une devise du site est d’ailleurs « You buy it, you own it » (« Vous l’achetez, vous le possédez »). La plate-forme explicite d’ailleurs sa politique d’achat dans sa section à propos :

Possédez vraiment ce que vous achetez – Nous ne souhaitons pas contrôler vos jeux ni vous-même. Ici, nous ne bloquerons pas vos jeux ni ne vous demanderons sans cesse de prouver que vous le possédez vraiment – c’est la liberté de jouer sans DRM.

La question de la propriété des jeux vidéos numériques ne date pas d’hier. Dès l’arrivée de Steam, de nombreux professionnels s’inquiètent d’une dépendance du jeu vidéo aux plates-formes numériques. Indiquant notamment qu’il suffirait d’un grave souci pour que toute une ludothèque passe à la trappe. Les aficionados du format physique, aujourd’hui quasi disparu dans le monde du PC, déplorent également cette « possession virtuelle » qui n’en est pas une. Si malheureusement cette loi ne nous rend donc pas propriétaire de nos jeux, elle clarifie définitivement les choses à ce sujet. Sinon à quand le retour du format boîte?