
Face aux conditions de travail des employés d’Ubisoft, le Le Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo (STJV) décrète un mouvement de grève.
C’est un fait : le COVID a été dévastateur pour l’industrie vidéoludique. Un constat qui s’est considérablement aggravé en 2023 avec la multiplicité des licenciements et les conditions de travail de plus en plus précaire. Le STJV a ainsi appelé à une grève du personnel d’Ubisoft. Celle-ci doit se tenir le 14 février. Des piquets doivent s’organiser devant les studios de Paris, Annecy et Montpellier. En cause, la politique d’économie en matière de coûts de production :
La directive suivie au sommet, c’est d’économiser 200 millions d’euros sur 2 ans parmi les coûts de production. Nous, on conteste cette stratégie. Quand on est un studio de jeux vidéo, la bonne manière de gagner de l’argent, c’est de faire des jeux vidéo et surtout de les faire dans de bonnes conditions, pour qu’ils soient de bonne qualité. Ce n’est pas en économisant sur les travailleurs qui vont les fabriquer, ni en économisant sur les outils qu’ils emploient, qu’on va gagner de l’argent dans un cadre capitaliste. Les travailleurs veulent être fiers de ce qui sort. Et globalement, c’est pas en galérant pour payer ton loyer ou en travaillant dans de mauvaises conditions (parce qu’on rabote à tous les niveaux sur tout et n’importe quoi) que tu peux correctement bosser. Cela se ressent sur la qualité finale, donc c’est aussi un enjeu pour les joueurs.
Autre facteur : les craintes et incertitudes des employés face à la crise qui frappe l’industrie. Les employés ignorent ainsi si l’entreprise compte elle aussi céder au sirènes des vagues de licenciements.
On est aujourd’hui dans l’incertitude. Officiellement, ils veulent maintenir les effectifs. Je sais qu’au niveau du siège, notamment Ubisoft International, il y a eu pas mal de licenciements, de doublons qui ont été réduits. Pour le moment, je n’ai pas l’impression que ça affecte les studios de production, mais nous sommes inquiets.
Enfin, le syndicat lutte aussi pour des salaires plus justes et dignes pour les employés :
La conclusion s’impose : la réduction de notre niveau de vie, pour les dirigeants d’Ubisoft, ce n’est pas un bug, c’est une feature. Qu’une entreprise qui continue à faire des bénéfices, malgré une direction multi-déficiente, décide de faire payer les employé-es pour augmenter ses profits est tout simplement inacceptable. C’est pourquoi nous invitons en commun avec les autres organisations syndicales de lutte présentes chez Ubisoft à une grève, toute la journée du mercredi 14 février, pour toutes les entités françaises appartenant au groupe Ubisoft.
Les Négociations Annuelles Obligatoires avec la direction ont en effet abouti à une augmentation des salaires jugée insuffisante face à l’inflation. En parallèle, les rapports aux investisseurs d’Yves Guillemot indiquent que les second et troisième trimestres de 2023 affichent des résultats supérieurs aux objectifs fixés. Cependant l’entreprise subit une vague de réduction des coûts et ces derniers impactent clairement le quotidien des employés.
Qu’une entreprise qui continue à faire des bénéfices, malgré une direction multi-déficiente, décide de faire payer les employé-es pour augmenter ses profits est tout simplement inacceptable.
Reste maintenant à savoir si le mouvement de grève débloquera une renégociation positive des conditions de travail des employés du studio.