La sanction vient de tomber pour Thomas François, Serge Hascoët et Guillaume Patrux, anciens cadres d’Ubisoft poursuivis pour harcèlement sexuel et moral au sein d’Ubisoft.

C’est la fin d’un long dossier qui aura salement terni la réputation d’Ubisoft. Les trois ex-cadres du studio Thomas François, Serge Hascoët et Guillaume Patrux viennent de recevoir le verdict de leur procès. Celui-ci s’est tenu il y a de cela plusieurs jours à Bobigny. Le résultat est sans appel : de la prison avec sursis et des amendes. C’est le journal Le Monde qui rapporte d’ailleurs le verdict.

Pour Thomas François, l’ex vice-président du service éditorial, la sanction s’élève à trois ans de prison avec sursis ainsi que 30 000 euros d’amende. Il est notamment tenu pour responsable d’avoir installé une culture sexiste et et toxique au sein du studio. Le tribunal soulève des actes comme forcer une jeune femme en jupe à faire le poirier, utiliser des termes dégradant en guise de salut envers des collaboratrices ou encore embrasser ses collègues féminines par surprise.

Serge Hascoët de son côté écope de 45 000 euros d’amende et de 18 mois avec sursis. On lui reproche notamment un abus de position vis-à-vis de ses collègues féminines consistant notamment à leur demander d’effectuer des tâches personnelles. Celles-ci incluent aller chercher sa fille à l’école ou aller acheter de la nourriture pour lui. Il nie également avoir eu connaissance des actions de Thomas François et rejette également toute accusation de bizutage et propos sexiste. Seule défense : « c’est ce qu’on voit dans les films ». Affirmation à laquelle la juge répond « les films ce n’est pas la réalité ». Retour sur terre brusque, donc.

Guillaume Patrux, réalisateur au sein du studio, est celui qui est le plus épargné. Il s’en sorte avec « seulement » 10 000 euros d’amendes et 12 mois de prison avec sursis. Justification à cette sanction plus légère : ses actes de harcèlement morale se sont fait à échelle réduite par rapport à ses collègues. Mais tout en restant intenses.

La messe est dite.

Ce verdict plutôt clément marque donc la fin d’un procès. Et on l’espère de la culture toxique qui a sévi au sein d’Ubisoft. Tout n’est cependant pas au beau fixe aux yeux des parties civiles. Les avocats de la défense ont ainsi souligné que les accusés n’ont jamais été rappelés à l’ordre, ni sanctionné. Mais Ubisoft ne subira pas de poursuites dans le cadre de cette affaire. Yves Guillemot, le PDG, et Marie Drain, la responsable RH, échappent donc à toute enquête judiciaire. À voir si malgré tout des procédures suivront. Dans l’immédiat on espère que ce procès servira d’exemple aux studios.